dimanche 17 juillet 2011

Colloque: "Symptômes corporels et Illusions collectives", 19 novembre 2011, Université Paris 7, Denis Diderot.



Organisé par l’équipe de recherche (interne) : « Corps, pratiques sociales et anthropologie psychanalytique » du CRPMS (Centre de recherche psychanalyse, médecine et société)

Organisatrice : Elizabeth KALUARATCHIGE

Sous la direction de Paul-Laurent ASSOUN

Dans Le malaise dans la culture, en parlant des méthodes que l’homme utilise pour diminuer la souffrance et augmenter les sensations de bonheur, Freud insiste sur la difficulté de faire pousser « une cuirasse impénétrable aux flèches du destin » et sur la défaillance de ces méthodes « lorsque le corps propre devient la source de la souffrance ». De l’introduction du toxique « étranger au corps » jusqu’à « la sublimation religieuse et spirituelle », Freud introduit une articulation concrète entre le corps sacrifié et/ou exalté et le corps imbriqué dans le symbolique ainsi que son envers, le symptôme.

Un siècle à peu près après cette œuvre freudienne, les religions non seulement monothéistes, mais les religions nouvellement introduites sous différentes formes, sont impliquées dans des pratiques religieuses « corporéisées » les plus contemporaines. Ces formes nouvelles ancrées exigent une analyse dans un cadre mieux défini conceptuellement. Inscrivant la démarche psychanalytique dans une réflexion critique sur la notion de sécularisation, de fanatisation ou d’extrémisme, ce colloque cherche à montrer que le corps en tant que source de la souffrance entre en jeu à travers les pratiques socialement introduites dans la sphère religieuse moderne. Par ce biais, l’analyse profane introduite par Freud ouvre un débat sur le monothéisme, l’athéisme ainsi que la spiritualité, articulés avec la science. Il s’agit de débattre de l’articulation entre l’anthropologie psychanalytique et les pratiques sociales du corps religieux, à travers les questions concernant les usages du corps, la variété des troubles somatoformes, la diversité des représentations du corps dans une démarche où se conjuguent, en ce lieu « soma », des déterminations inconscientes, sociales, culturelles et scientifiques.

Le colloque confrontera depuis, le corps sacrifié et fanatisé jusqu’au corps « offert » à la science, des formes d’expression de la souffrance des corps et des dispositifs de soin dans les phénomènes « hybride » : para-médical, para-psychologique, « pseudo-religieux », pseudo-scientifique. Engagée dans une investigations des situations actuelles, que peut dire ou envisager, l’analyse profane de la psychanalyse au sujet de ces formes nouvelles des pratiques corporelles ? Quels sont les enjeux inconscients liés au corps dans ce monde de mutation ? Ce colloque est prévu pour débattre ainsi le rapport du sujet avec sa vérité de l’inconscient dans des mouvements nouveaux dans la dimension occidentale et internationale des religions : le judaïsme, le christianisme, l’Islam, le bouddhisme, l’hindouisme dans les résurgences du phénomène « New Age ».

Ce colloque, vise également à repérer et mettre au point dans le débat avec la salle, les thématiques des recherches en cours et à travailler les enjeux épistémologiques de ce type de recherches dans le champ des études « corps et pratiques sociales des religions ».

Le Colloque sera organisé autour des thèmes suivants :

"Destins cliniques du corps : le corps social et son envers inconscient" par Paul-Laurent ASSOUN

"Le rapport non avoué et « non su » , entre transsexualisme et transfiguration, comme exercice du religieux" par Claire GILLIE

"Le destin bouddhique, la souffrance occidentale" par Elizabeth KALUARATCHIGE

"Le vampire, un non mort encore vivant" par Max KOHN

"La glossolalie, phénomène religieux et/ou psychotique" par Gérard POMMIER

"Vêtement féminin et corps féminin dans la société marocaine contemporaine" par Aline TAUZIN

Photo © Udayanga Amarasekara, Souffrance, Poitiers, Flickr Photo, 2011.